LA PLUS AFFREUSE DE LA SAISON…
Ne me parlez plus de Saint-Sauveur ! Heureusement que les membres du club sont tolérants et patients, parce que ce samedi 10 juin, il y avait de quoi protester ! Mais il y avait là huit courageux endurants et patients qui ont accepté sans broncher une épreuve inédite semble-t-il…
Comment cela ? quel est le couillon d’animateur qui a inventé une rando pareille ? Vous ne devinez pas ? tant mieux. Toutefois, en l’occurrence, l’animateur n’est fautif que dans la mesure où il n’a pas reconnu la rando : pourvu régulièrement d’une carte actuelle ( version de 2010, comme celles qui sont sur le marché actuellement ) exposant nettement un sentier balisé, et même d’un topo datant lui de 1995, décrivant l’itinéraire, il pouvait espérer trouver le chemin, prétendument balisé de vert et blanc…
Tout commençait bien : nous étions sept au départ de Bages, et neuf à partir d’Amélie- les- Bains, pour attaquer la petite route sinueuse qui mène à Montalba, où nous arrivâmes un peu après neuf heures. Beau temps absolu, forte chaleur en vue, mais le parcours paraît boisé. Comme indiqué sur la carte et le topo, nous prenons le GR 10 à droite ( nous devons revenir par l’autre côté ) sur une bonne centaine de mètres, et trouvons un chemin à gauche, comme prévu, mais balisé de blanc seulement ; fort bien balisé, d’ailleurs ; ça monte, comme prévu, à l’ombre ; le sentier n’est pas très net, mais le balisage est parfait.
Nous nous arrêtons pour casser la croûte comme d’habitude, vers 10 h, nous avons déjà monté 300 m ! La carte et le topo indiquent qu’il faut monter par la crête, mais nous n’y trouvons pas la suite du balisage ; le sentier paraît continuer effectivement par la crête, nous y allons. Toutefois, ça se corse un peu : nous rencontrons plusieurs passages rocheux, malaisés, et parvenons sur un éperon, peu lisible sur la carte, qui nous oblige à redescendre d’une bonne trentaine de mètres ; du coup, pour éviter que ça ne se reproduise en continuant à suivre la crête, mais aussi en pensant que le balisage devait continuer en évitant cet éperon par la droite, nous décidons de prendre à flanc, vers la droite. Mais alors, nous rencontrons des parois rocheuses qui nous obligent à redescendre sensiblement, cette fois sans la moindre trace de sentier… Dès lors, il devient impératif de remonter en insistant à gauche, dans le but de retrouver la crête ; nous marchons ainsi à flanc, dans les bruyères, mais heureusement toujours à l’ombre, nous marchons, nous montons… passe midi… A midi et demie, nous décidons ( je dis nous, parce que, par bonheur, nous avons échangé nos points de vue tout au long du parcours ) qu’il est plus raisonnable de rebrousser chemin, en cherchant à atteindre la crête en ne montant plus, pour redescendre raisonnablement par la crête. Comme nous sommes arrêtés sur un espace plat et ombragé, nous décidons de manger avant de repartir. Pastis pour se réconforter, croquants au dessert, et nous repartons vers 1 h et demie.
Nous atteignons la crête sans trop de difficultés, mais nous n’y trouvons pas de sentier ; peu après, la crête prend une pente impraticable, nous nous en écartons donc, pour entreprendre une forte pente, toujours sans sentier, dans les bruyères et les branches diverses… Cette descente difficile et interminable nous ramène à notre itinéraire de montée, que nous croisons sans le voir ( c’est le GPS qui me l’indique ), parce que c’est à cet endroit qu’à l’aller nous sommes redescendus… Nous nous retrouvons donc à flanc, toujours plongés dans les bruyères, marchant au GPS, à l’orientation, mais contraints par la forte pente du terrain ! Excellent exercice certes, mais plutôt épuisant, à la recherche du passage le moins dangereux, montant le moins possible, suivi par huit acolytes certes très coopérants mais commençant à être sérieusement fatigués…
Mais à force d’efforts, nous nous rapprochons de l’itinéraire de montée, dans la partie où il y avait du balisage : pour la centième fois de la journée peut-être, je consulte le GPS et j’annonce « à 3 mètres du chemin de montée », et un œil plus perçant que le mien aperçoit – enfin ! – notre balisage de points blancs… Ouf ! Nous voilà tirés d’affaire ! La fin de la descente nous paraît désormais d’une facilité inouïe… Nous sommes tous couverts de brindilles, dehors et dedans… N’y aurait-il pas une buvette à Montalba ? Hélas non, mais un petit bassin d’eau fraîche permet de rafraichir les pieds meurtris, et finalement nous avons passé une bonne journée, épuisante assurément (bonjour les courbatures !) mais très positive tant l’ambiance du groupe est restée bonne tout le long. Merci à ces huit pour leur patience exemplaire et leur bonne humeur constante, perlée même d’humour tout-à-fait à propos.