Le Sailfort en nocturne le 21 juin 2017
Magnifiques photos d'Isabelle.
LEVER DE SOLEIL SUR LA MER… DE NUAGES
La rando nocturne n’attire pas les foules… Il y a, certes, des justifications fondées à cette crainte de la nuit qui, en l’occurrence, avait oublié de se pourvoir d’une pleine lune, mais elles n’enlèvent rien au plaisir ressenti au lever du jour, sur la montagne, devant une mer de nuages dont seule émerge la Tour de Madeloc, avant qu’un timide soleil rouge apparaisse, ni au plaisir, décalé dans le temps, d’être sorti de ses habitudes visuelles pour se défoncer dans la nuit.
Nous n’étions donc que quatre, ce mardi soir 20 juin, dont une Isabelle ( ca en faisait deux sur quatre personnes ) invitée, sûrement aussi craintive que tous ceux qui sont restés dans leur lit… Départ de Bages à 23 heures comme prévu, nous arrivons au Rimbau vers 23 h 30 et nous attaquons une belle piste en béton immédiatement pentue. Guy a pris soin de briefer les deux Isabelles sur ce qui les attend, l’idée de base étant de marcher sans lampe pour profiter de la nuit au maximum.
La piste se prête bien à l’exercice ; en revanche, la consultation de la carte est plus délicate, si bien que lorsque nous rencontrons un carrefour, nous choisissons – logiquement, convenez-en – la piste qui monte… Mais une demie heure après, nous rencontrons une barrière sans contournement possible, très dissuasive… Nous devons rebrousser chemin, mais jusqu’où ? Après avoir redescendu un bon bout, nous nous décidons à la consulter, cette carte : lumière donc, recherche appliquée à deux, deux modes de recherche différents, qui aboutissent à la même conclusion : nous sommes tout près du lieu de notre erreur ; un coup d’œil au GPS ( eh oui, il est en service ) nous confirme tout ça, mais nous ne voyons pas d’autre chemin. Nous descendons encore un peu et retrouvons cette piste qui redescend, que nous n’avons pas retenue : c’est pourtant bien celle-là la bonne ! Redescente donc jusqu’à un ruisseau, puis la piste longe le ruisseau, toujours à faible pente, avant de remonter paisiblement parmi les vignes ( celles-ci, on ne les verra que demain, au jour ). Notre Isabelle invitée marque un peu le coup, chacun le comprend, mais elle poursuit stoïquement.
Nous parvenons à une citerne, où le balisage paraît quitter la piste : cette fois, observation de la carte ( aïe, encore la lumière ! ) qui confirme cette option, et nous nous embarquons sur un sentier, certes bien marqué, mais un peu boisé… Isabelle décide d’activer sa lampe frontale, ce qui est pleinement justifié. Nous rejoignons ainsi le chemin de l’eau, qui nous est bien connu, et le suivons à flanc jusqu’à l’endroit où le GR 10 s’en sépare. Nous y mangeons un petit morceau et reprenons notre ascension, cette fois chacun avec une lampe.
En effet, ce sentier du Saillefort n’est pas commode : ça monte fermement, c’est très caillouteux, voire rocheux ; le jour, ça passe bien, mais la nuit, c’est plus difficile et fatiguant… Le temps passe, nous n’en voyons pas le bout… La lune, petit croissant de dernier quartier, s’est levée, mais elle n’apporte pas de lumière. Nous jouons avec la brume : tantôt nous sommes au-dessus, tantôt elle nous dépasse… Nous arrivons enfin, vers 4 h ¼, tous quatre bien moulus, et nous nous posons où nous trouvons un emplacement moins pentu. Vite, dans les sacs de couchage, pour un petit dodo : mais voilà qu’une vache, sans mauvaise intention, vient brouter tout près de notre bivouac de fortune, agitant consciencieusement sa cloche… Le sommeil prend un peu de retard, mais nous finissons tous quatre par dormir, environ une demi-heure. Le jour se lève, puis le soleil se montre au-dessus des nuages d’où seule émerge par intermittences la Tour de Madeloc… Moment sublime qui fait oublier la fatigue… Quelques pas pour se dégourdir les jambes, visite au « refuge » du Sailfort ( nous en sommes tout près, mais ne l’avions pas vu la nuit ! Du reste, nous ne trouvons pas aisément, de jour, comment y entrer, autant dire que de nuit, pas la peine d’essayer ), petit tour pour profiter du paysage, puis petit déjeuner, café chaud.
Et puis il est temps de redescendre, vers 7 h ½, par le même chemin ( pour voir enfin comment il est ! ) ; la brume s’écarte à notre arrivée, nous découvrons les vignes au revers de la Madeloc et retrouvons notre voiture vers 10 h…
Un gros dodo s’ensuivra pour chacun, avec un grand plaisir partagé et une bonne fatigue physique bénéfique.