posté le 12-05-2023 à 10:03:55
2023-05-11 Ille sur Têt - Rodès par les canaux
Groupe Aspres
Jeudi 11mai 2023 avec Alain
Ille sur Têt - Rodès par les canaux
8 km pour 230 m de dénivelé
12 participants
Les photos et vidéos -------> ici La vidéo Relive ------>là un peu d'histoire
Château de Rodès
Le château de Rodès est mentionné pour la première fois en 1068 comme castellum Rodenis dans l'acte de serment de fidélité et d'hommage de Bernat Pere de
Domanova, seigneur des lieux, au comte Guillem Ramon I
er
de Cerdagne. Un peu plus tard, en 1095, le même comte le légua à son fils Guillem Jordà1
.
Selon d'autres références, son existence remonte à 1080. Sa construction aurait contribué au dépeuplement de Domanova, pour un emplacement plus sûr
2
.
Sa position, dominant la vallée de la Têt et ainsi offrant une vue sur toute la zone, aurait été un atout important pour les seigneurs de Domanova, au service
des comtes de Cerdagne-Conflent.
En 1109 et 1117, le château est encore cité dans un autre serment : celui de Pere Bernat de Domanova, fils de Bernat Pere, à Bernat Guillem Ier de Cerdagne, frère
de Guillem Jordà.
En 1175, il est mentionné une autre fois, dans un acte de cession de pâturages du Carlit, appartenant à Pere de Domanova, fils de Pere Bernat, et sa femme
Ermessenda, à l'abbaye de Sainte Marie de Poblet. Leur fille et héritière, Cerdana de Rodès, se maria avec Guillem de Canet, et en 1225 leur fils, aussi appelé
Guillem de Canet, reçut à la mort de sa mère, sans testament signé, le château de Rodès, confirmé par le comte de Roussillon et Cerdagne Nunó Sanche, après le
paiement prévu dans les Usatges de Barcelone.
Entre 1276 et 1311 sont données des dispositions de Jaume II de Majorque dans lesquelles il certifiait à Guillem de Canet, entre d'autres, les possessions de Caneten-Roussillon, Rodès et Ropidera. À la suite de ça, entre 1311 et 1324, le même Guillem de Canet rendait hommage au nouveau roi de Majorque, Sanche Ier,
amenant ainsi à la création de la vicomté de Canet.
À la suite de la création de la vicomté, le roi attribua au nouveau vicomte Guillem de Canet les territoires de Torreilles et de Juegues et, en échange, passèrent dans
le domaine royal, Rodès et Ropidera. Dès lors, Rodès fut régi au nom du roi par un châtelain ayant le titre de maire.
En 1359, le roi Pere III nomma maire de Rodès Ramon de Perellós, à la place de Pere de Millas, qui s'en allait en Sardaigne. Onze ans plus tard, il lui accorda le
titre de maire à perpétuité sous forme héréditaire.
C'est de cette époque que date le la construction des murailles de la commune de Rodès; des fragments de cette muraille peuvent encore se voir aujourd'hui sur
plusieurs sites du village. Le plus remarquable est le Portal du Castell.
Dans l'inventaire de 1369, le château de Rodès est mentionné comme château royal. En 1376, Ramon de Perellós fut nommé gouverneur général des comtés de
Roussillon et Cerdagne, par conséquent il fut autorisé à nommer un lieutenant à lui comme châtelain et maire de Rodès.
Pourtant, à la mort de Ramon de Perellós les titres passèrent aux mains de sa veuve, ce qui à cette époque n'était pas permis à une femme. Ce fut pour cela que le
roi Jean Ier racheta d'abord les seigneuries de Rodès et Ropidera et il les revendit en 1393, au milieu du désordre financier de ce règne, au cousin de Ramon de
Perellós, du même nom (fait qui peut parfois crée la confusion entre les deux vicomtes), deuxième vicomte de Rueda, premier vicomte de Perellós et auteur
du Voyage au Purgatoire.
Rodès resta nominalement aux mains de la famille Perellós, mais en 1419-1420 les commissaires royaux acquirent le château et le vendirent à Antoni
Viader, bourgeois de Villefranche de Conflent. Après, il passa aux mains de la famille Andreu (Francesc Andreu, bourgeois de Perpignan, neveu de Viader), et
encore plus tard à Galceran de Vilardell, en 1504.
Francesc de Peyrepertuse (mort entre 1552/54) acheta en 1543 les seigneuries de Rodès et Ropidera aux Vilardell, et il les incorpora au patrimoine des
Perapertusa, barons de Joch, une lignée que s'éteignit au XVII
e
siècle.
La dernière occupation du château s'attribue au même siècle : le 10 décembre 1652, les troupes françaises attaquèrent le château, action durant laquelle le maire de
la ville se distingua pour sa défense. À partir du début du XVe siècle, le château avait perdu bonne partie de sa valeur stratégique, en cessant d'être frontalier entre
des comtés.
Le château occupe une plateforme irrégulière au sommet d'une crête inaccessible, ou de très mauvais accès, par presque tous ses côtés. Aux nord et nord-ouest le
protège une falaise donnant sur la Têt. Au sud-ouest et au sud, une forte pente partant du village de Rodès en gênait beaucoup l'accès. Seulement à l'est, lieu par où
la crête continuée jusqu'au sommet sur lequel se trouve le château, il y a un accès un peu plus facile ; où a été construit une fosse afin d'en protéger l'entrée.
Les bases du château sont du XIe
siècle, avec quelques modifications postérieures. Les ruines sont assez mal conservées, mais permettent d'apercevoir le plan
original de l'édifice, en forme de pentagone irrégulier : le tracé du périmètre extérieur est entier au nord et à l'est, tandis qu'au sud et à l'ouest, les murs, en ruines,
sont divisés en plusieurs morceaux éparpillés sur la pente descendant du château. L'accès devait se faire dans la zone sud-est, une des plus abimées, même si côté
nord il y a encore une poterne.
La chapelle de Saint-Valentin de Rodès, citée en 1350, et qui fut pendant une période l'église paroissiale du village, est près d'où devait se trouver le porche
d'entrée de l'enceinte. Dans le même village y a le Portal du Castell, d'où commence le chemin qui monte au château et à la chapelle.
La courtine à l'est du château, située au-dessus de la falaise, est une de celles que se maintiennent le plus en place. Elle conserve une hauteur de plus de 10 mètres
et toute sa largeur originale. Il y a une dizaine d'étroites embrasures, en plus d'une fenêtre en forme de croix grecque correspondant à la chapelle, distribuées en
trois niveaux différents. Cette même paroi conserve, en haut, des restes des créneaux qui couronnaient le mur.
La partie méridionale de la fortification est la plus détruite et le matériel qui la formait est dispersé, brisé, sur la pente à ses pieds, en direction du village. Le côté
ouest conserve un petit tronçon de près de 2,5 mètres de murailles, avec la porte avant mentionnée à la zone nord-ouest, porte qui s'ouvre sur la falaise qui donne
sur le fleuve. Le côté nord conserve aussi un bon morceau de muraille, avec des embrasures, mais il n'arrive pas à la hauteur du mur est.
L'intérieur du château est un tas de gravats, mais les excavations de 1979 et 1981 permirent de découvrir plusieurs salles avec des plafonds en voutes structurées
autour d'une cour centrale. Il y a des vestiges, parfaitement identifiables, d'une grande salle et de la chapelle, en plus d'autres petites pièces. La citerne, avec son
revêtement imperméable de couleur rosée, est parfaitement distinguable
Pont aqueduc d'en Labau:
Construction ;14e siècle ; 15e siècle
Situé dans la vallée de la Têt, le pont-acqueduc se trouve en limite des communes de Rodès, Bouleternère et Ille-sur-Têt. Mentionné dans des textes datant de 1337
et 1418, il permettait à l'ancien canal royal de Thuir de franchir la Têt. Il subsiste des vestiges de ses piles sur les rives droite et gauche du cours d'eau. La pile
toujours visible sur la rive droite comporte une double série d'arches, très élevées, surmontées d'une muraille en opus spitacum. Les claveaux sont de fines lames
de schiste et la clef, un bloc de granit. Les piles latérales sont appareillées avec des chaînes d'angle de blocs de marbre rose taillés. La face vers la rivière présente
des ressauts destinés à supporter des poutres de bois, la partie du pont enjambant la rivière devant être charpentée. Sur la rive gauche, seul un simple mur est
encore visible. Le pont de Labau est remarquable par ses dimensions, son ancienneté, son histoire liée au royaume de Majorque et son appartenance à l'histoire
agraire du Roussillon.